Maire Mark Sutcliffe | L'équité pour Ottawa

08/08/2024

L'équité pour Ottawa

Je me bats pour que la part d'Ottawa soit équitable.

Ce n’est pas une exagération de dire qu’Ottawa est confrontée à une crise financière. Et, disons-le, c’est une crise qui n’est pas de notre fait. Notre ville ne devrait pas avoir à se battre à cause de décisions prises bien au-delà de notre contrôle.

J'ai besoin de votre aide. J'ai besoin que vous vous joigniez à moi pour lutter pour l'équité, pour qu'Ottawa reçoive sa juste part du financement fédéral et provincial.

L'équité pour Ottawa

  • Paiement intégral des arriérés d'impôts : Le gouvernement fédéral nous doit près de 100 millions de dollars pour les cinq dernières années. Cette somme est essentielle pour préserver la santé financière de notre ville.
  • Une part équitable des paiements tenant lieu d’impôts : Le gouvernement fédéral doit payer sa juste part des impôts fonciers. Finies les réductions unilatérales. Il doit contribuer équitablement, comme tout autre propriétaire foncier.
  • Engagement en faveur du financement des transports en commun : Les gouvernements fédéral et provinciaux doivent rétablir le modèle de financement équitable du transport en commun et fournir des fonds d'exploitation pour combler notre manque à gagner. La situation d'Ottawa est aussi critique, sinon plus, que celle d'autres villes.
  • Traitement équitable pour Ottawa : En tant que capitale nationale, nous méritons le même soutien que les autres grandes villes. Il est temps qu'Ottawa reçoive les ressources dont elle a besoin pour prospérer. Les ressources que nous méritons.

Il m'incombe de me battre avec acharnement au nom d'Ottawa pour veiller à ce que nous recevions notre juste part des fonds fédéraux et provinciaux. 

Nous avons fait notre part, en trouvant des dizaines de millions de dollars d'économies et de gains d'efficacité sans réduire les programmes et les services. Mais il est maintenant temps que les gouvernements fédéral et provinciaux fassent leur part pour soutenir Ottawa. 

Joignez-vous à moi dans la lutte pour l'équité à Ottawa. Signez la pétition.

Joignez-vous à moi dans la lutte pour l'équité à Ottawa. Signez la pétition.

 

 


Transcription de l'annonce

Aujourd’hui, je tiens à m’adresser directement aux résidents d’Ottawa. Notre ville fait face à un défi historique, et pour y répondre, j’ai besoin de votre aide. J’ai besoin que vous me rejoigniez dans mon combat pour l’équité, pour la part équitable d’Ottawa dans le financement fédéral et provincial.

Cela fait plus de 20 mois que je suis devenu maire d’Ottawa. Comme je l’ai dit le jour de ma prise de fonction, c’est un immense honneur d’être le maire de ma ville natale. J’aime cette ville. Et je suis reconnaissant de rencontrer, chaque jour, des résidents qui l’aiment aussi.

Je pense qu’au cours de mon mandat en tant que maire, j’ai démontré une approche prudente et mesurée dans mon travail. J’ai travaillé dur pour bâtir un consensus et faire preuve de collaboration avec mes collègues au Conseil municipal, avec les membres de la communauté et avec les autres ordres de gouvernement.

Lorsque j’ai plaidé auprès des autres ordres de gouvernement au nom de notre ville, je l’ai fait de manière équitable et respectueuse. Je ne prône pas le drame ou le conflit, ni les négociations publiques. Ce n’est pas mon approche.

Et mon approche a été efficace jusqu’à présent. Nous avons négocié avec succès des financements d’autres ordres de gouvernement dans des domaines tels que le logement et l’itinérance, le transport et la sécurité publique. Nous sommes reconnaissants des investissements accordés par le gouvernement provincial dans le cadre de l’entente avec Ottawa annoncée en mars dernier, et des autres financements importants qu’ils ont offerts. Nous sommes reconnaissants envers le gouvernement fédéral pour le Fonds pour accélérer la construction de logements et les autres investissements qu’ils ont réalisés.

Mais nous avons tout de même besoin de notre part équitable dans quelques autres domaines dont je parlerai aujourd’hui.

Ce n’est pas une exagération de dire qu’Ottawa est confrontée à une crise financière. Et, disons-le, c’est une crise qui n’est pas de notre fait.

Nous avons géré notre budget municipal avec beaucoup de soin. Au cours des deux dernières années, grâce à un travail de collaboration, notre Conseil municipal a trouvé plus de 153 millions de dollars en économies et en gains d’efficience, sans couper les services. Je tiens à remercier mes collègues du Conseil pour leur travail acharné et leur collaboration visant à surmonter nos défis de nature financière.

Mais pendant ce temps, notre ville a été particulièrement touchée par les décisions des autres ordres de gouvernement.

Chaque ville au Canada fait face à des défis importants. Mais les défis d’Ottawa sont uniques parmi les villes canadiennes. Nous sommes la capitale du pays. Nous sommes la deuxième plus grande ville de l’Ontario. Les décisions du gouvernement fédéral ont un impact énorme sur notre ville, plus que sur n’importe quelle autre ville du pays. Et parce que nous ne sommes pas Toronto, nous avons été historiquement négligés par le gouvernement provincial, qui nous a offert une part de soutien inférieure à ce qu’elle devrait être.

En conséquence, nous faisons maintenant face à une crise. C’est un moment critique pour les finances de notre ville. Je ne peux qu’insister sur l’importance de cette situation.

Je vais vous expliquer cela en quelques détails.

Tout d’abord, parlons d’un sujet obscur, à savoir les paiements tenant lieu d’impôts. Le gouvernement fédéral possède une très grande quantité de biens immobiliers à Ottawa. Mais il ne paie pas d’impôts fonciers. Il nous donne plutôt des paiements tenant lieu d’impôts, qui sont censés être l’équivalent des impôts fonciers.

On me demande souvent ce qui m’a surpris depuis que je suis devenu maire. Notre situation à l’égard des paiements tenant lieu d’impôts n’est pas une surprise, c’est un choc.

Imaginez si vous je vous disais qu’en tant que contribuable payant des impôts fonciers, vous pouviez décider combien vous payez chaque année. Si, plutôt que de faire évaluer votre propriété par un tiers indépendant, vous pouviez simplement décider combien vaut votre propriété. Si vous pouvez choisir vous-même votre taux d’imposition, au lieu qu’il soit défini par la Ville. Ne serait-ce pas merveilleux?

C’est exactement ce que fait le gouvernement fédéral. Il ne reçoit pas une facture à payer, comme c’est votre cas. Il décide seul combien vaut sa propriété, dans quelle catégorie elle s’inscrit et quel taux d’imposition il devrait payer. Alors, s’il veut payer moins, il paie moins. Et il paie moins, beaucoup moins que ce qu’il devrait.

Pour remettre tout cela en contexte, il y a huit ans, le gouvernement fédéral payait 194 millions de dollars de paiements tenant lieu d’impôts. Aujourd’hui, il en paye 164 millions. Est-ce que c’est logique, selon vous? Presque chaque propriétaire de biens résidentiels et commerciaux d’Ottawa a vu ses impôts fonciers augmenter pendant ces cinq années. Tout le monde paye plus d’impôts fonciers. Mais le gouvernement fédéral, lui, en paye moins. Parce qu’à l’inverse de vous, c’est lui qui décidé combien il paye.

Nous avons calculé combien il devrait nous payer à l’heure actuelle. Ce sont 95 millions de dollars de plus que ce qu’il paye actuellement. Cela représente une hausse d’impôt d’environ 5 % que les résidents doivent payer parce que le gouvernement fédéral ne paye pas autant qu’avant, ni autant que ce qu’il devrait.

Depuis des décennies, à travers différents gouvernements représentant différents partis, le gouvernement fédéral et ses nombreuses agences ont simplement cessé de payer leur part équitable d’impôts, ou de paiements tenant lieu d’impôts, à Ottawa. Et quand ils ne paient pas leur part équitable, devinez qui doit combler la différence? C’est vous, les contribuables locaux, qui devez payer ce que le gouvernement fédéral refuse de payer. En prenant des dizaines et des dizaines de petites décisions, le gouvernement fédéral a appliqué un énorme fardeau sur vous, contribuables locaux.

Vous devez payer plus pour les transports. Vous devez payer plus pour la police, les pompiers et les paramédics. Vous devez payer plus pour les infrastructures, pour les routes. Vous devez payer plus pour tout. Tout cela parce que le gouvernement fédéral ne paie pas suffisamment.

Ce n’est tout simplement pas juste. Imaginez si vous ne payiez pas vos impôts au gouvernement fédéral. Il ne manquerait pas de vous réclamer son dû. Mais lorsque le gouvernement fédéral ne paie pas sa part équitable, nous n’avons aucun recours. Nous lui envoyons une facture; il décide unilatéralement de payer moins. Nous nous plaignons; il refuse d’agir en conséquence.

Ce qui est incroyable, c’est le nombre de moyens que trouve le gouvernement fédéral pour payer moins. Il est très bon pour cela. Permettez-moi de vous donner quelques exemples :

La Commission de la capitale nationale a décidé en 2013 de s’exempter des paiements tenant lieu d’impôts pour les propriétés ayant un zonage de protection environnementale. Cela nous a coûté 20 millions de dollars jusqu’à présent.

En parlant de la CCN, même lorsqu’elle est propriétaire d’un locataire commercial qui paie un loyer complet, elle décide toujours arbitrairement combien elle nous paiera. Le locataire paie son loyer au taux du marché, y compris sa part des impôts locaux. Mais malgré tout, la CCN paie elle-même moins d’impôts et ne suit pas les mêmes règles que les autres propriétaires fonciers, et ne fait pas profiter ses coûts réduits à ses locataires.

D’ailleurs, c’est aussi la CCN qui facture à la Ville d’Ottawa le prix fort pour la moindre transaction que nous avons avec elle. Si nous avons besoin d’une servitude, elle nous facture ce qu’on appelle « la meilleure et la plus haute utilisation » pour cette bande de terrain.

Pour le TLR qui passe par les plaines LeBreton, la CCN nous a facturé chaque mètre carré de terrain au même prix que pour une tour de bureaux de 20 étages. Nous n’avons pas eu le choix de payer ce que nous voulions. Nous avons dû payer le prix fort : 52,6 millions de dollars. Pendant ce temps, la CCN refuse de payer l’intégralité de sa part d’impôts pour les plaines LeBreton.

Lorsqu’un propriétaire de local commercial possède un bâtiment vieillissant avec des revenus en baisse, il investira dans le bâtiment pour l’améliorer. Le gouvernement fédéral n’a pas à se soucier de ses résultats financiers, et laisse donc ses bâtiments vieillissants se détériorer encore et encore. Prenez l’exemple du 24, promenade Sussex ou du Quartier général de la Défense nationale.

Ou encore, regardez l’édifice Jackson au coin des rues Bank et Slater, au cœur de notre centre-ville. Le gouvernement fédéral a réduit unilatéralement son paiement d’impôts en 2017 en raison de l’état dégradé du bâtiment et a laissé l’édifice vacant depuis lors.

Cela représente 261 000 dollars par an d’impôts que nous ne percevons pas. Sur huit ans, ce sont 2,1 millions de dollars pour un seul bâtiment. Aucun propriétaire du secteur privé n’abandonnerait un bâtiment aussi longtemps. Il ne pourrait pas laisser son bien vacant sans aucun revenu.

Et puis, il y a quelques années, au milieu d’une pandémie mondiale, le gouvernement provincial a décidé d’alléger le fardeau des petites entreprises de l’Ontario. Il a supprimé la partie éducation des impôts fonciers. Le gouvernement fédéral et certaines de ses agences l’ont remercié et ont commencé à nous payer encore moins. Rien que cela nous a coûté environ 45 millions de dollars au cours des trois dernières années. Si la situation persiste, cela pourrait nous coûter 140 millions de dollars supplémentaires au cours des 10 prochaines années.

Nous avons contacté le gouvernement fédéral à maintes reprises pour lui demander de résoudre ce problème. Rien n’a changé. Alors nous avons dû utiliser notre dernier recours. Nous avons porté l’affaire en justice pour obtenir notre part équitable. Alors, le gouvernement fédéral se bat contre nous. Et lui comme nous payons des avocats juste pour régler cette dispute.

À cet égard, je dois avouer que je suis très frustré. L’idée de devoir se battre en justice pour une question d’équité essentielle est tout simplement incroyable et inacceptable. Le premier ministre ou un membre de son cabinet pourrait faire ce qui est juste et résoudre le problème.

Comme si tout cela n’était pas assez grave, le gouvernement fédéral est sur le point de quitter plusieurs bâtiments à Ottawa. Il prévoit de réduire son empreinte de 50 %. Cela va nous coûter encore plus cher. D’après le budget fédéral le plus récent, cela permettra au gouvernement fédéral d’économiser des milliards de dollars dans les années à venir. Mais ces économies coûteront cher aux contribuables d’Ottawa.

Regardez combien de temps met le gouvernement fédéral à agir avec des propriétés telles que les plaines LeBreton. Les bâtiments qu’il abandonne resteront vides pendant des années, et nous perdrons des millions de dollars de revenus d’imposition. Même s’il réduisait son empreinte de cinq bâtiments par an, cela nous coûterait 70 à 90 millions de dollars sur les 10 prochaines années. Tout le monde devra payer en conséquence, des personnes faisant l’achat d’une première propriété aux personnes âgées au revenu fixe. 

J’ai été clair avec les députés locaux. J’ai été clair avec le premier ministre. Je crois que le gouvernement fédéral a une obligation envers la Ville d’Ottawa. Une obligation envers la capitale nationale. Une obligation en tant que plus grand employeur à Ottawa. Une obligation en tant que plus grand propriétaire foncier à Ottawa. Une obligation en tant que plus grand usager des services municipaux. Une obligation de payer sa juste part.

Nous devons résoudre ce problème, sans quoi nous serons en grande difficulté. Il est tout simplement injuste pour les contribuables locaux que le gouvernement fédéral leur laisse la facture.

Et ce n’est que l’un des deux sujets que je tiens à aborder aujourd’hui. L’autre problème, c’est le transport en commun.

Le transport en commun est un autre domaine où Ottawa a été particulièrement désavantagé. D’autres villes comme Toronto et Vancouver ont récemment tiré la sonnette d’alarme sur le caractère non durable de leur réseau de transport en commun. Mais notre situation est bien pire. Encore une fois, nous sommes uniques. Ottawa a été lésée par nos partenaires fédéraux et provinciaux, bien plus que la plupart des autres villes.

Nous vivons une crise du transport en commun. Notre plan financier à long terme a un trou de neuf milliards de dollars. C’est bien de rêver de construire plus de trains légers. Mais nous n’avons même pas l’argent nécessaire pour faire fonctionner notre réseau actuel. Si nous n’obtenons pas l’aide dont nous avons besoin, il ne fera aucun sens, sur le plan financier, de lancer l’Étape 2 du TLR. Du point de vue des finances, il serait préférable de ne pas lancer et faire fonctionner le réseau.

La principale raison de notre crise du transport en commun réside dans le fait que, en tant que capitale nationale, nous avons construit notre système de transport en commun autour des fonctionnaires publics. Et comme ils ne se rendent pas au bureau tous les jours, nous avons perdu notre meilleur client. Nous sommes donc très en retard par rapport aux autres villes en termes de nombre de passagers. Ces derniers mois, le nombre de trajets effectués par les personnes travaillant au bureau dans le centre-ville a baissé de 38 %. Cela nous coûte 36 millions de dollars par an de perte de revenus liés au transport en commun.

Je veux être clair : je n’ai jamais demandé au gouvernement fédéral de modifier le nombre de jours de travail au bureau pour les fonctionnaires. C’est une décision qui ne regarde que lui et ses employés. Mais je demande au gouvernement fédéral de reconnaître l’impact de ses décisions sur notre ville. Les décisions ont des conséquences. Et aujourd’hui, ce sont les contribuables d’Ottawa qui payent les conséquences.

Nos projections actuelles montrent qu’il faudra presque 10 ans pour retrouver les niveaux d’achalandage dans les transports d’avant la pandémie. Mais bien sûr, nous ne nous attendions pas à ce que le nombre de passagers en 2034 soit équivalent à celui de 2019. Nous pensions qu’il serait bien plus élevé que cela. Nous devons arrêter de comparer les taux de passagers à ceux de 2019 et plutôt les comparer à ce qu’ils devraient être. Il faudra des décennies pour atteindre le nombre de passagers que nous avions prévus lorsque nous avons construit le train léger.

Lorsque vous perdez votre client numéro un et que le nombre de passagers baisse drastiquement, il n’y a pas de solution facile.

Mais ce n’est pas qu’une question d’achalandage.

Nous avons construit notre système de train léger en nous attendant à ce que chaque ordre de gouvernement paie 33 % du coût. Chacun devait donc en payer un tiers.

Même cette répartition ne correspond aucunement à ce dont bénéficient les autres villes. De nombreux projets de transport en commun à Toronto sont entièrement financés par le gouvernement provincial, et d’autres sont partagés entre la province et le gouvernement fédéral. La Ville de Toronto et les autres villes de la région du Grand Toronto ne paient aucun des coûts d’investissement pour bon nombre de leurs projets de transport en commun.

Le projet de train léger Eglinton Crosstown à Toronto coûte environ 14,5 milliards de dollars. Quelle est la contribution des résidents de Toronto en taxes municipales? Zéro dollar.

Le projet de train léger Hurontario à Mississauga et Brampton coûtera 4,6 milliards de dollars. Quelle est la contribution des résidents de Mississauga et Brampton en taxes municipales? Zéro dollar.

Le projet de train léger de Hamilton coûtera 3,4 milliards de dollars. Quelle est la contribution des résidents de Hamilton en taxes municipales? Zéro dollar.

On pourrait se dire que ces projets sont pour le transport régional. Le train GO, par exemple, est considéré comme un transport régional et non local.

Or, compte tenu de la taille de notre ville, notre transport local est un transport régional. N’oublions pas qu’Ottawa est quatre fois et demie plus grande que Toronto. Les gens sont toujours très impressionnés quand je leur explique cela. Par exemple, la distance entre le centre-ville d’Ottawa et la station Trim, qui sera le terminus est de l’Étape 2, est à peu près équivalente à la distance entre le centre-ville de Toronto et le centre de Mississauga.

Mais nous n’avons pas de transport régional payé par la province de l’Ontario. Nous ne bénéficions pas des mêmes arrangements que pour Toronto, Hamilton, Mississauga ou Brampton.

Le grand avantage pour Toronto, Hamilton, Mississauga et Brampton est que, lorsque les coûts de leurs projets augmentent, ce qui est inévitable, la province doit payer la différence, car c’est un projet provincial. Lorsque des réclamations juridiques surviennent en raison des dépassements de coûts liés à la COVID, par exemple, comme les réclamations auxquelles nous avons dû faire face récemment, la Ville de Toronto n’a pas besoin de demander de l’aide à d’autres ordres de gouvernement, car les réclamations vont directement à ces autres ordres de gouvernement.

À Ottawa, à l’inverse de Toronto, nous devons payer un tiers du coût initial. Et lorsque les coûts augmentent, nous payons tous les dépassements. Cela ne se traduit même pas par une répartition par tiers : Ottawa paie 1,6 milliard de dollars supplémentaire pour le train léger. Nos partenaires ne paient rien de cela. Ainsi, à l’heure actuelle, nos contribuables locaux doivent payer 56 % du coût de l’Étape 2. Et les gouvernements fédéral et provincial paient chacun environ 22 %.

Ce qui est particulièrement injuste, ce n’est pas que les résidents de Toronto ne paient pas pour ces projets à travers leurs taxes municipales; il s’agit du fait que les résidents d’Ottawa paient pour ces mêmes projets de Toronto à travers leurs taxes provinciales.

Pensez aux taxes provinciales que vous payez au gouvernement de l’Ontario. Au cours des dernières années, environ 5 250 $ de vos taxes provinciales ont été consacrés à des projets de transport en commun dans la région du Grand Toronto. C’est votre argent qui va à Toronto.

Combien de vos taxes provinciales ont été consacrées à des projets de transport en commun à Ottawa? Environ 285 $. Donc, pour chaque dollar de vos taxes provinciales qui finance un projet de transport en commun à Ottawa, 18 $ vont à un projet à Toronto. Ce n’est tout simplement pas juste. C’est un autre excellent exemple de la façon dont Ottawa ne bénéficie pas d’un accord équitable.

Voici ce qu’il en est de notre réseau de transport en commun. Nous avons un déficit d’exploitation de 140 millions de dollars par année pour les trois à quatre prochaines années.

Cela nous met dans une situation parfaitement intenable. Il n’y a pas de réponses faciles à ce genre de dilemme. À défaut d’obtenir notre juste part et l’aide des autres ordres de gouvernement, ce sera très douloureux. Nous devrons augmenter énormément les taxes et les tarifs du transport en commun ou réduire drastiquement les services, que ce soit le transport en commun comme tel ou d’autres services, afin de pouvoir payer le transport en commun.

Pour mettre simplement les choses en perspective, il faudrait augmenter de 37 % le prélèvement pour le transport en commun afin de couvrir ce déficit de fonctionnement.

Le gouvernement fédéral vient d’annoncer un nouveau programme de financement du transport en commun. On pourrait croire que cela signifie qu’il va nous apporter de l’aide. Mais le problème, c’est que ce financement est presque entièrement destiné à de nouveaux projets. Nous ne pouvons nous permettre de mettre sur pied de nouveaux projets, parce que nous n’avons pas les moyens d’exploiter notre réseau actuel. C’est comme si le gouvernement fédéral nous proposait de nous aider à construire une annexe pour notre maison, alors que nous ne pouvons pas nous permettre de payer les factures de consommation pour notre maison dans son état actuel.

Nos résidents ont investi de bonne foi dans le train léger sur rail. Nous l’avons fait en pensant que les employés fédéraux continueraient de l’utiliser et que chaque ordre de gouvernement paierait sa part. Si seulement nous pouvions avoir la même entente que Toronto, dont les projets, les frais d’entretien et les dépassements de coûts sont tous couverts par les autres ordres de gouvernement.

Je ne peux, en toute conscience, continuer de regarder l’administration provinciale bâtir le transport en commun à Toronto sans apporter sa juste part à Ottawa. Je ne peux, en toute conscience, continuer de voir les décisions du gouvernement fédéral détruire le modèle opérationnel du transport en commun à Ottawa et ne pas demander de l’aide. Je ne peux, en toute conscience, demander aux résidents d’Ottawa de payer pour des projets de transport en commun supplémentaires alors que nous ne pouvons même pas nous permettre de faire fonctionner notre réseau de transport en commun actuel.

Nous voulons développer le réseau de transport en commun. Nous voulons prolonger le train léger à Kanata, Stittsville et Barrhaven. Nous voulons développer le transport en commun rapide par autobus. Mais notre objectif, à l’heure actuelle, est hors de portée, et cela à cause du modèle de financement défaillant en matière de transport en commun à Ottawa. 

Même si ce n’est pas mon genre, je rends donc ce message public. Je me dois d’être honnête avec la population d’Ottawa. Et j’ai besoin de votre aide pour attirer l’attention des autres ordres de gouvernement. Nous devons nous battre pour qu’Ottawa reçoive sa juste part. Et je ne peux pas le faire seul. Nous devons agir ensemble.

Nous sommes la capitale du Canada. Voulons-nous que la capitale du Canada soit obligée de couper ses services par centaines de millions de dollars au cours des 10 prochaines années? Voulons-nous que la capitale du Canada s’interroge sur la pertinence d’entamer la prochaine phase de son réseau de train léger sur rail parce qu’elle n’a pas les moyens de l’exploiter? Verrait-on cela à Paris, à Londres ou à Washington?

Nous sommes confrontés à des conséquences graves en raison de ces deux enjeux essentiels. Cette crise n’est pas notre fait. Nous avons géré notre argent avec une grande précaution. Nous avons agi de bonne foi et avons besoin que nos partenaires en fassent autant.

C’est une question d’équité, pure et simple. Il s’agit d’un enjeu qui concerne d’autres ordres de gouvernement qui disposent de plus de pouvoir et de ressources, et qui doivent tout simplement faire ce qui est juste pour nous aider à traverser cette crise.

Voici donc ce que nous attendons des gouvernements fédéral et provincial :

Premièrement, nous avons besoin que le gouvernement fédéral paie ses arriérés d’impôts. S’il payait ce qu’il nous doit pour les cinq dernières années, cela représenterait à lui seul près de 100 millions de dollars.

Deuxièmement, nous avons besoin que le gouvernement fédéral arrête d’imposer le fardeau du paiement des services municipaux aux contribuables locaux. Qu’il commence à payer sa part équitable d’impôts fonciers au lieu de chercher à économiser à chaque occasion et de demander aux contribuables locaux de combler le déficit. Qu’il cesse les décisions unilatérales pour réduire la facture et qu’il paie simplement ses impôts comme tout autre résident ou entreprise.

Troisièmement, alors que notre centre-ville fait face à des changements historiques et inédits, nous avons besoin d’une garantie de la part du gouvernement fédéral qu’il maintiendra les paiements tenant lieu d’impôts selon le montant qu’il devrait payer aujourd’hui, peu importe le nombre de propriétés qu’il ferme. 

Quatrièmement, nous avons besoin de notre juste part du financement pour le transport en commun et nous avons besoin que les autres ordres de gouvernement reconnaissent que les défis d’Ottawa sont uniques. Qu’ils restaurent au moins la répartition du financement par tiers. Les contribuables d’Ottawa ne devraient pas payer 56 % du coût d’investissement pour le transport en commun alors que Toronto ne paie presque rien.

Cinquièmement, nous avons besoin que ces gouvernements nous donnent les fonds de fonctionnement dont nous avons besoin pour couvrir le déficit de 140 millions de dollars pour les trois prochaines années afin de nous aider à nous remettre de la perte de passagers et de construire un réseau de transport en commun durable pour la capitale du Canada pour les 20 prochaines années. Je sais qu’ils ne fournissent généralement pas de fonds de fonctionnement. Mais le gouvernement provincial l’a fait pour Toronto. Et la situation d’Ottawa est toute aussi critique, peut-être même plus.

Ce ne sont pas des demandes déraisonnables. C’est un chemin très simple qui permettra aux gouvernements fédéral et provincial de nous aider quand nous en avons le plus besoin. Notre Conseil municipal est uni face à l’urgence et la nécessité de cet appel.

Au nom de mes collègues du Conseil municipal, je fais aujourd’hui appel à nos dirigeants et représentants des deux ordres de gouvernement. Malgré tout ce qui s’est passé, malgré tout ce que j’ai appris depuis que je suis devenu maire, je reste optimiste. Je crois encore que nos dirigeants politiques se soucient d’Ottawa et veulent faire ce qu’il faut. Je m’adresse donc au premier ministre du Canada, à la ministre des finances, à tous les membres du Cabinet fédéral et à tous les députés de la région, ainsi qu’au premier ministre de l’Ontario et à son cabinet provincial, et aux députés provinciaux de la région. Je vous demande d’aider Ottawa pendant cette crise. Je fais appel à votre sens de l’équité. Je crois que vous ferez ce qu’il faut pour aider les personnes qui nous ont élus.

Et je fais appel à chaque résident d’Ottawa. J’ai besoin de votre aide. J’ai besoin que vous rejoigniez mon combat pour l’équité. Il y a des élections fédérales et provinciales à venir et, une fois que les campagnes électorales seront lancées, il sera difficile de faire quoi que ce soit. Alors nous devons agir rapidement avant de manquer de temps. J’ai besoin que vous vous joigniez à moi pour exiger qu’Ottawa obtienne l’aide dont elle a besoin, que nous recevions notre juste part. Je lance cette campagne aujourd’hui et je demanderai votre soutien dans les jours à venir.

Si nous ne nous battons pas, nous devrons tous faire face à des décisions historiquement difficiles pour le budget de 2025.

C’est notre plus grand défi actuellement et je suis prêt à faire tout ce qu’il faut pour le résoudre. Mais je ne peux pas le faire seul. J’ai besoin de votre aide.

Il est temps que les gouvernements fédéral et provincial reconnaissent l’ampleur de la crise dans notre ville. Et qu’ils reconnaissent que nous n’avons pas créé ce désordre.

Il est temps qu’ils se mobilisent pour la capitale du Canada.

Il est temps que nous commencions à bénéficier des mêmes ressources que Toronto et les autres villes.

Il est temps que les gouvernements fédéral et provincial fassent ce qu’il faut.

Il est temps qu’Ottawa obtienne sa juste part.

 
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